Voyage sud Ardèche du 19 au 22 juin

Départ très tôt le matin du Mardi 19 juin « à 3h » Autoroute du Sud en direction de Beaune où nous avons un changement de chauffeur « heureusement ».Alain sera  le chauffeur durant ces 4 jours .Après un petit déjeuner, départ en  direction de St Jean le Centenier où nous arrivons vers 13h. Ouf, nos jambes avaient besoin de bouger. Le Restaurant Familial «  Le Mas de mon Père » accueille le groupe.

Nous arrivons dans une très belle salle voûtée avec de très grandes tables rondes. Prenant place, certains sont obligés de demander des coussins ; les tables sont trop hautes ou les chaises trop basses ? Un repas de spécialités de la région nous est servi. La Châtaigne est la très grande spécialité. Là nous retrouvons Céline qui sera notre guide durant ces 4 jours.

L’Ardèche est rattachée à la Haute Provence et toute la population parle l’Occitan. En  1969 fin du chemin de fer. C’est le seul département en France où le train ne circule plus. En suivant la route on voit un pont désaffecté qui, à l’époque, permettait de faire passer le train.
La crue du 22/09/1890 a fait de nombreux dégâts. La région a beaucoup de vestiges anciens tels que les routes non carrossables construites en 1870 par les prisonniers Prussiens pour laisser passer une largeur d’un «  âne batté ».  C’est la première région industrialisée : par le « Fil à Soie »

Olivier de Serres 1539-1619, Huguenot Protestant actif, fut le premier à introduire en France la Sériciculture qui est l’élevage du ver à soie qui est lui-même la chenille d’un papillon  Le Bombyx Mori. On obtient un cocon, dévidage du cocon et de la filature de la soie. L’élevage s’effectue à partir des œufs du papillon appelés « graines ». Dans le sud de la France la maison dans laquelle on pratique l’élevage du vers à soie est appelée Magnanerie. Olivier de Serres organise en France à grande échelle la plantation de mûriers dont les vers à soie se nourrissent. 20.000 pieds sont plantés aux Tuileries et à St Germain en Laye. Quatre millions de plants sont cultivés en Provence et Languedoc, et une ordonnance impose à chaque paroisse de posséder une pépinière de mûriers et une magnanerie. Le Bombyx arrive à maturité au bout de 4 ans .Pasteur étudie au microscope l’épidémie du Bombyx. Une légende circule dans la région : Une princesse chinoise buvait son thé sous les mûriers, un cocon est tombée dans son thé et elle a attrapé le fil et c’est comme cela qu’est née la légende de la soie.

Il fut aussi le premier  à étudier les techniques agricoles de manière scientifique. En 1867 ouverture du Canal de Suez et c’est la fin de la soierie française, la soie de Chine envahit la France.

Visite du village de Vogué au pied d’une falaise de 1367 m d’altitude. Il ne reste que la Porte St Benoît. Nous flânons dans des ruelles très mal pavées, de nombreuses maisons sont abandonnées, une rue « la rue des Puces » est un ancienne rue commerçante aboutissant au Pont Lévy donnant accès à la « Basse Cour » du château . L’Impasse des Estunes permet de circuler à travers les ruelles.

25/08/1944 les résistants amènent les allemands et font sauter le pont passerelle de la Gadabielle qui faisait la jonction entre le vieux village et le neuf.

Reprenant le car, Céline  signale que L’Auzon qui est une rivière est totalement sèche. La route est belle avec des Oliviers de part et autre et de nombreux Mûriers du Bombyx. Les Châtaigniers poussent plus haut dans la montagne.

Arrivées à Orgnac l’Aven à l’hôtel « « Les Stalagmites » ou les propriétaires nous accueillent ; installation dans nos chambres, un apéritif nous est offert  puis nous dînons dans la salle à manger car il y a beaucoup de vent  et une soirée dansante nous est offerte. Etant levés de bonne heure, certains partent se coucher, d’autres sont ravis de danser.

 

Mercredi 20 juin

 

Tout le monde est comme d’habitude à l’heure ; Céline dit « zoumail » ce qui en occitan veux dire allons y. Nous partons pour la ferme Théâtre de Lablachère voir le Spectacle « Jean d’ici, Ferrat le cri ». Sur la route les explications de Céline nous enchantent, elle est née dans la région et c’est une guide très érudite.  En quittant l’hôtel, nous passons devant des Caves de Vignerons c’est la première coopérative de « L’Aven d’Orgnac qui en 2003 a obtenu le label grand site de France.

Arrivée à la ferme familiale pour le spectacle ; depuis 20 ans il y a le festival de chansons françaises en juillet et la marraine cette année est Anne Sylvestre.

Nous arrivons dans une salle voûtée Cécile et Jean-Marc Moutet ont dans cette ferme familiale crée ce spectacle. Le 4/08/2004 premier spectacle qui dure environ 1h45 mn. Jean-Marc Moutet est seul en scène dans le rôle de  Jean Ferrat. Un coup de téléphone de Michel Drucker qui se décommande ne pouvant pas venir à Antraigues. En revanche, il lui envoie une journaliste et il doit préparer  différents objets relatant sa vie. Il ouvre une boite à bijoux avec ses souvenirs il chante la chanson  « nul ne guérit de son enfance » qui est baigné par Charles Trenet, Tino Rossi. Jean Ferrat est né le 26/12/1930 à Vaucresson, son  père Michel Tenembaum bijoutier Russe arrive en France et épouse Antoinette Malan fleuriste.  En 1941 son père porte l’étoile, il a 11 ans, il est déporté. Il continue et fouille dans sa malle et trouve une fiche de paye de 1946 il est Ingénieur chimiste. En 1953 première audition et chante sous le nom de Jean Laroche il a 1mn pour convaincre prend sa guitare et chante « on ne voit pas le temps passer », on lui demande de changer de nom. Il obtient un contrat de 3 ans en Belgique. En 1958 premiers disques qui ne marchent pas ; 1959 « ma mome » il vend 150 disques par semaine ; « deux enfants au soleil »chanté par Isabelle Aubret. En 1970 il a son premier disque d’Or et il épouse Christine Sèvre. Il rentre chez Barclay libre et indépendant. Il met la musique sur les poèmes d’Aragon .Etant très contestataire il est énormément censuré. Il découvre le village d’Antraigues sur Volane en 1954 ; il est Conseiller Municipal ; en 1999 il est sympathisant sur le liste de Robert Hue  mais n’a jamais adhéré au P.C F. Il chante son chien « houra », son bilan 650.000 exemplaires vendus. Il part à Cuba et ramène sa moustache ; Pablo Neruda disait : « Le capitalisme c’est d’être libre ».Il compose « la montagne », son ami Daniel Guichard y compose « Mon Vieux », il consacre 2 chansons à Vincent Van- Gogh ; «  les tournesols » et « l’homme a l’oreille coupée », et la chanson révolutionnaire « Potemkine ». Il défend la chanson française et lutte contre la censure. Il était poète jusqu’au bout des doigts.

Il chante une chanson d’Eugène Pottier « l’internationale ». Le spectacle se termine, il évoque son amie Isabelle Aubret, Allain Leprest, Roland Petit, Jacques Brel, son épouse morte en 1981, son nouvel amour Colette qu’il épouse en 1992 ; différentes images de sa vie apparaissent à l’écran Nous sommes tous très émus par ce spectacle, et avons tous plus ou moins des larmes dans les yeux.

En sortant un apéritif (un Kir à la violette) nous attend puis c’est le tour dans la boutique où nous avons le plaisir de pénétrer «  Nougats, Biscuits, Souvenirs divers nous tendent les bras »

Départ vers Vals les Bains ou nous attend le repas .Après une promenade dans le parc nous repartons vers le village de Jean Ferrat, Antraigues sur Volane .village perché situé dans le département de l’Ardèche  et la région Rhône-Alpes. Les autocars sont totalement interdits et nous montons tous à pieds sous un soleil de plomb. Il faut quand même signaler que durant notre séjour nous avons eu une température à 31° en permanence. La saison touristique n’étant pas encore là, certaines boutiques sont encore fermées .Pour préserver l’intimité de la compagne de Jean Ferrat « Colette » les rues aux alentours  de sa maison sont fermées. En redescendant, nous allons au cimetière sur sa tombe.

Sur le trajet de retour, Céline nous parle du Lavandin qui obtient 5 à 6 fois plus d’huile essentielle et qui est un répulsif contre les poux ; la lavande fine se mange, dans les champs de nombreuses cultures de Lavande. C’est en 1920 que commencent les premières cultures, et ce parfum subtile qui encense nos armoires ; elle nous parle du Miel et du gros problème des Apiculteurs qui tirent la sonnette d’alarme sur la disparition des abeilles, et la suppression de certains pesticides qui mettent en danger la population. Elle nous informe d’un film « Nos enfants nous accuserons ».Il y a plusieurs sorte de miel : Miel de Guarigue-de Lavande -d’Acacia- de Bruyère- et dans la région de Châtaigne .De nombreuses chèvres nous regardent passer. Il y a 31000 chèvres et fournissent 570 tonnes de Picodon (fromages de chèvres) qui a obtenue le label A.O.C. Il faux 14 jours pour faire un fromage de Picodon ; la chèvre est surnommée « la vache du pauvre » et elle fourni 1000 litres de lait par an. Certains troupeaux sont composés de 180 chèvres avec un bouc dominant. Introduction de Lamas dans des bois privés, se sont de bonnes débroussailleuses. Nous rentrons et le soir après le repas nous regardons une vidéo avec Denise Glazere et Jean Ferrat

Jeudi 21 juin

Hélas nous ne pourrons pas visiter le Musée de la Préhistoire et de la Magnanerie fermé pour travaux jusqu’en 2013.

Après le petit déjeuner nous devons visiter l’Aven d’Orgnac, comme le site n’est pas loin ;un marché nous attend au Vallon Pont d’Arc, classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité La dernière crue de 1992, certains ponts ont été détruits, réparés et servent à surveiller le niveau des crues.

Avène mot d’origine Celte et qui veux dire : puit vertical

La grotte est à l’horizontal .L’Aven d’Orgnac obtient en 2003 le label : Grand site de France .En 1995, découverte de la Grotte Chauvet par Eliette et Brunette Deschamps. Il y a 15000 ans, l’entrée de la grotte s’est effondrée cela a  préservé les découvertes internes tel qu’un crâne d’ours retrouvé et a renoué les mystères auprès des paléontologues .Le 19 août 1935, découverte de l’Aven par Robert Joly ; en 1939 aménagement des galeries . En 2004 ce site obtient le Label Grand site de France : 720 marches pour descendre que les trois quarts de nos amis descendrons. Bravo !

* 4 Kms de galerie souterraine sur le premier niveau, 3 ha sur 420 marches.

* deuxième salle 300 marches.

* troisième niveau par l’ascenseur qui descend de 121 mètres. On ne voit pas grand-chose, un spéléologue nous explique l’évolution des stalagmites qui grandissent de 1cm cube en 100 ans. Un son et lumière nous est montré qui dure quinze minutes. Dans le hall une photo montre les hommes qui ont découvert la grotte et un petit garçon qui avait à l’époque 14 ans. Une étude a démontré qu’il faut 20.000.000 d’années pour faire une grotte. En 1890 une grande inondation avec un débit d’eau de 2,5 m cubes seconde et passe à 6000 m cubes seconde. Le Rocher Charlemagne est le gardien du Pont d’Arc .En repartant, le car est obligé de stopper : les chèvres sont sur la route, attention aux accidents. En continuant la route il y a 1574 Kms carré de falaises qui sont des réserves à rapaces. L’Aiglon se reproduit une fois tous les deux ans ; le Cirkaêt mange les vipères aspic et les couleuvres. C’est une réserve naturelle. Les Vautours appelés « mange bœuf » se nourrissent de charognes et mangent les moutons. Nous faisons une pause hygiénique à la grotte de la Madeleine Sainte Patronne des Lépreux que nous ne visiterons pas ; de nombreuses plantes y poussent telles que l’Iris Clovis en fit son emblème et se serait transformé « en Fleur de Lys » (fleur des rois de France) ; Saponaire Fleur des Alpes de Haute Provence pousse sur les zones calcaires permet de réaliser le savon ; Pistachier Térébinthe  Arbuste des roches du coteau du midi, sa sève est utilisée en marqueterie et ébénisterie, les pistaches sont comestibles ; Aphyllonthe de Montpellier son nom signifie « fleur sans feuille  Ses fleurs bleues au goût sucré sont comestibles et font le régal des animaux, localement elle se nomme Braga Lou. Nous remontons et sur la route de nombreux Amandiers qui servent à la fabrication du Nougat de Montélimar. Retour à l’hôtel avec le soir un Loto.

Vendredi 22 juin

Départ  pour la belle Vallée de la Ceze et ses rochers, à 8h30 nous partons  vers Barjac ville protestante; durant la guerre les maquisards et les habitants se sont tus sur l’existence de  l’Aven et ils cachaient les hommes et le matériel dans l’Aven .Poursuivant notre route, des champs de coquelicots indiquent une belle qualité de l’air et du sol. La rivière «  Cèze » a de micro particules d’or et le plaisir des enfants est de jouer à l’orpailleur. Au village de Roque sur Cèze, site naturelle des cascades, classée au titre de la loi du 2 Mai 1930 « site majestueux » dans des rochers calcaires, sont charriées depuis le Mont Lozère qui culmine à 1798m; nous admirons ces cascades qui s’écoulent dans un bruissement sur plusieurs niveaux. L’eau est limpide. En route vers Goudargues surnommée la Venise Garboise Il reste une Abbaye Bénédictine ; un moulin, un étang et un lavoir. Nous avons le temps pour flâner dans ce joli petit village. Retour à l’hôtel pour un dernier repas et à 14h départ pour Evry.

Nous avons tous apprécié ce séjour, très ensoleillé plein de découvertes et surtout riche en émotions avec l’hommage à Jean Ferrat.

Nous étions de retour à Evry vers 23h30. Au prochain voyage.

Lidia Leseurre