L’URE à l’honneur, avec

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« Starmania » :

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Le photographe Christian Denis a suivi dans les années 1970 les chanteurs du spectacle imaginé par Michel Berger et Luc Plamondon avant la première représentation au Palais des Congrès. Des clichés inédits à découvrir dans une exposition événement à Évry-Courcouronnes (Essonne).

Jusqu’au 31 janvier, l’Union des retraités à Évry-Courcouronnes (Essonne) accueille l’exposition du photographe Christian Denis consacrée aux premières représentations de «Starmania». LP/Florian Garcia

Par Florian Garcia, avec Grégory Plouviez 

Le 19 janvier 2023 à 16h35

Dans leurs costumes de velours bleu, France Gall, accroupie sur la scène du Palais des Congrès (Paris), et Daniel Balavoine, à genoux, entonnent l’un des titres de ce qui va devenir le plus célèbre des opéras-rocks francophones, « Starmania ».

Une scène capturée par le photographe Christian Denis et exposée jusqu’à la fin du mois dans les locaux de l’Union des retraités d’Évry-Courcouronnes avec près de 80 autres photos. C’st l’un des rares témoignages existants sur les débuts du spectacle, juste avant son succès phénoménal.

Au plus près des artistes

Appareil photo en bandoulière, le jeune homme se rend à plusieurs reprises au Palis des Congrès. Sa mission : photographier le spectacle pour que le producteur puisse en faire la promotion dans la presse. « Il y avait très peu d’éclairage, se remémore-t-il, convaincu d’avoir pris ces photos en 1978. Pour m’en sortir, j’ai dû utiliser un flash. Avec le maquillage très blanc qu’ils portaient, ça brûlait parfois un peu les visages. Mais je m’en suis sorti ».

En réalité, ces images datent de 1979 et ont été prises lors des répétitions qui ont précédé la première représentation, le 10 avril 1979. La présence du chanteur Étienne Chicot dans le rôle de Zéro Janvier, l’homme d’affaires politicien permettent de dater avec précision les photos. Le Québécois C l a u d e   D u b o i s , qui chante sur l’enregistrement, n’avait pu se rendre en France pour les premières représentations.

De ces photos pour la plupart inédites, Christian Denis en a tiré une exposition unique. Sur le tirage papier ou en reproduction sur des plaques en alu brossé « pour coller l’image rock’ n’roll », les quelques 80 clichés présentés jusqu’à la fin du mois offrent une immersion complète dans les débuts de cette œuvre devenue mythique. Daniel Balavoine, France Gall, Fabienne Thibeault mais aussi Diane Dufresne apparaissent grimés et costumés.

Plusieurs soirs de suite, le photographe a eu le privilège de côtoyer ces artistes, tous à l’aube d’une immense carrière. Un soir, il les suit dans un restaurant et immortalise la scène. Le cliché de l’équipe attablèe après une représentation est à découvrir lors de l’exposition. « Ils étaient tous très sympathique, confie-t-il ; Aucun n’avait la grosse tête. »

Dans les rangs de l’Union des retraités, l’exposition ravive les souvenirs. « Je me souviens les avoir vus à cette époque, rapporte le président,   Pierre Maze. La mise en scène n’était pas ce qu’elle devenue. Mais je n’étais pas déçu pour autant. C’était tellement beau. Je suis ensuite retourné les voir quatre fois, dans chaque version différente, dont celles avec Isabelle Boulay et Maurane. »

Sous la photo de Daniel Balavoine et France Gall, trois amies discutent avant de se rendre au repas « en hommage aux doyens et doyennes ». « Dans les années 7, Starmania portait les revendications de la jeunesse, lance Chantal, 71 ans. Mais c’était beaucoup plus pacifique Mai 68 car c’était en chansons. La jeunesse, les villes…quarante-cinq ans plus tard, c’est toujours d’actualité.

« Il ne manque que les voix »

Face à elle, ses amies acquiescent. « Cette exposition est magnifique, renchérit Annick, 82 ans, qui a vu le spectacle quelques années plus tard aux Arènes de l’Agora à Évry. Avec ces photos, on peut découvrir les costumes en détail. Il ne manque que les voix…Depuis toujours, Starmania, ce sont des chanteurs exceptionnels, des musiques formidables ».

Près de 45 ans après sa sortie, l’opéra-rock continue d’attirer les foules. Jusqu’à la fin du mois, une nouvelle version de mise en scène par Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des prochains Jeux olympiques de Paris, est à découvrir la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). La troupe partira ensuite en tournée à travers toute la France.

Jusqu’au 31 janvier à l’URE 9, avenue de l’église à Évry-Courcouronnes (Essonne). De 9 heures à midi et de 14 heures à 17 heures du lundi au vendredi. Ouverture exceptionnelle les samedis 21 et 28 janvier de 14 heures à 17 heures. Entrée libre.